09 juin 2007

Tranche de vie – Snoopy et Droopy

« Un instant, qui dit mieux ? »

Ça fait peur.
Une de ces émotions qui glace le sang et l'esprit
Dans un quartier somme toute tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe vraiment.
Au sud-est d'une petite ville qui totalise à peine plus de quarante mille habitants.
Un de ces espaces emplis de verdures et de tours HLM esquissant leurs contours.
LE quartier, ville dortoir.

.Tout commence par une belle nuit, au goût d'été tel un songe.
Vendredi soir ; la peine de chacun s'en trouve soulagée avant d'aborder le week-end, sereins.

4h04.

Un évènement. Inhabituel ?

Le silence rompu par des cris.
De part et d'autre « qui en ces lieux paraîssent irréels ».

Le brouillard. D'un de ces réveil précipité.


« Baise-le !»

Rage d'un maitre et les grognements agressifs d'un chien sans discontinuer, d'une intensité rare.

« Baise-le !»

D'un sommeil plutôt lourd, pour que la fenêtre entrouverte du salon puisse se faire l'écho d'une scène d'agression à trente ou quarante mètres de là ; même si la hauteur des deux étages en facilite peut être la propagation ; le niveau sonore se doit d'être conséquent.

Dans le square ça s'agite. Et violemment. Plongé dans l'obscurité la plus totale, on ne peut rien distinguer de cette scène lointaine ; si ce n'est ces deux tumultes bien distincts.

La grosse voix du maitre à marteler son « baise-le ! » et son chien à ne pas s'y méprendre ne discontinue pas de lui obéir.

Snoopy et Droopy.

[Extrapolation] Give me some noise
_ Une histoire de patates.

Ca me fait penser à ce racontar de pommes de terre.
Prenez un filet de 5kg ; dès lors qu'une pourrit, la gengrène se propage à tout le sac.

C'est une de ces idées 'toute faite', galvaudée pour avoir été - à tort ou à raison - appliquée sur un ton condescendant à pléthore de situations. Mais faute d'avouer qu'elle s'y prête bien à la caractérisation de l'homme dans sa dimension la plus méprisable.

Divagation extrapolatoire avec mon histoire de patate.
Snoopy (patate gangrenée) n'est rien sans Droopy (patate saine).

Snoopy, de l'image colportée par certains et que l'on se fait insconsciemment : le pauvre gars perdu, creux, con, inconsistant, qui donne de la matière, de la circonstance à son petit cul maigre se doit de se faire le témoin, le relai (simulacre ?) de son exclusion (par choix ?) au regard du tiers.

Ce soir 4h04 : il acte.
Il extériorise toute sa haine. Envers la société, envers lui même ?

[Parenthèse ; bataille fantasque] Give me nothing

« Et puis il y a l'autre... (...)Il a un gros nez ; (...) et l'esprit qui divague. »

Je vous dresse le tableau. Un réveil en sursaut de par un cri émérite de tout meurtrier qui se respecte, engancé par son 'partner' : le sauvageon à la voie rauque dont le vocabulaire semble se limiter à deux mots :

« Baise-le ! »

Et côté jardin, rebord de fenêtre, mes deux châtons prenant l'air, sereins, pas 'inquiets pour un sous'.

A fixer l'horizon je ne vois rien, si ce n'est ce bosquet et ces arbres autour.

Dans un état de psychose tel j'ose à peine sortir la tête par deux, trois fois dans le dehors, furtivement, pour tenter d'esquisser un schéma du truc ; d'y comprendre quelque chose.

Snoopy cri de plus en plus fort.

Premier réflexe guidé par une paranoïa (innée ? ...) ; protection de notre état d'émergence, prévention d'une sortie trop précipitée des bras de Morphée ; je vérifie que le verrou est bien mis et croise les doigts pour que l'interphone joue son rôle d'écarteur d'indésirables dans le hall.

Snoopy et Droopy font déjà assez de bordel dans la 'cour' ; pas besoin qu'ils s'invitent chez moi.

Le second réflexe du type hirsute, arraché de son sommeil, c'est l'acte par compensation.

Si bien allongé à ne rien foutre de plus qu'à rester ...allongé et ne penser à rien, je me retrouve dans une vue fantasque en plein milieu de cette nuit.

« J'ai douté des détails... »

Il me faut remplacer mon plaisir de la minute d'avant.
Le spectacle ne me ravit pas ; il me glace le sang et je n'y capte décidément rien.
Je suis guidé par mon réflexe de compensation, et de rassénérance.
Je me roule un bon vieux clopo. Deux, trois taffs.

Je retrouve mes esprits.

« Baise-le !»

Soit. Snoopy est très énervé. Droopy aussi. Ils font un bon gros paquet de bordel.

Un peu comme le coït, ça va vite se calmer ; c'est juste une question de temps. Au pire si ça dégénère et s'ils veulent bouffer tout le monde, au bout d'un moment ils vont se confronter à une quelconque opposition (du genre les cowboy en bleu ameutés par le voisinage ) et ça sera enfin terminé.

Alors pourquoi se foutre un mourron pareil.

Tu essaies de relativiser mais les cris continus qui te parviennent en temps réel, d'une telle violence ne t'aident pas beaucoup. De la haine en barre à si forte concentration : affolement des sens ...

« Toujours à l'horizon »

Droopy bouffe qui au juste ?

Je me suis posé avec un certain amusement la question du partenaire de jeu de Droopy. Le type de chien outre sa 'prédestination héréditaire' d'agressivité hors-norme et atouts 'physiologiques' afférents pour porter très à tort son « adversaire » (musculature, 'dentition', etc) ; le type de chien donc affectueux au possible. Il demeure un chien en fait.

Droopy bouffe qui au juste ?

Un autre Droopy ? Entraîné par un autre Snoopy ? Le 'brouhaha' aurait été des plus incommensurables dans ce cas là ; du moins tu l'aurais perçu comme tel et clairement distingué quatre 'voix' d'hommes et chiens.

Aussi curieux que cela puisse paraître, Droopy ne semblait rencontrer aucune résistance ; ou alors que cette dernière soit dissimulée par son bordel à lui n'est pas improbable.

Plusieurs choix s'offrent à ton esprit. Un tout petit chien ? 'Genre' caniche ? Le caniche de la mémée qui s'aventure en lieu trouble par pur hasard, poussé par son désir d'émancipation (marre de cette foutue mémée !!!) ; son aventure se sera vite terminée ... Ou alors un gros chien ? Un peu niais qui retrouve porte close le soir tombé et qui, lassé d'en attendre après sa pâtée de l'autre côté de la cloison, s'en va faire un tour ; et de minute en minute s'éloigne sans retrouver son chemin ; quand bien même il n'eût pas été rappelé par son maître qui s'inquiétait de son absence au pas de la porte ; ou dès lors qu'il l'ait de lui même foutu à la porte par un énervement proche de celui de Snoopy...

Le bon vieux terre neuve ou même le labrador du père de famille a précipité sa fin ce soir là ; de toute façon il était sur la mauvaise pente ; mieux valait que tout se stoppe pour lui. Happé par Droopy. Dans son envie carnassière

Il aurait pu autant s'agir d'une toute autre proie ; un voire plusieurs de ces chats errants. Seulement là-dessus je n'y crois pas trop. Ou alors j'imagine la scène plutot cocasse. Le chat à moins d'être engrossé et de fait qualifié de « chat de canapé » est habile, agile et plus dégourdi dans le mouvement qu'un chien. Le « chat de canapé » le monde extérieur ne l'intéresse pas. Il préfère rester chez lui. Et tout comme mon hypothèse précédente sur le chien, le « chien de canapé » ne s'éloigne pas de cette manière de son domicile. Quitte à bousiller le paillasson de son maître trois jours durant de ses déjections diverses et heurts plaintifs.

Alors quant au chien foutant une raclée au chat, faut il encore qu'il l'attrape ! Jonché au sommet d'un arbre le matou se rira des efforts du chien à vouloir l'effrayer et/ ou même de s'en faire son dîner/déjeuner.

Comique de situation. Snoopy avec son « baise-le !», Droopy de s'évertuer à vouloir faire tomber le matou ; se contentant d'éplucher lamelle par lamelle l'écorce de l'arbre. Pour sûr au bout de quelques minutes Snoopy et Droopy une fois l'adrénaline retombée s'en remettront au jeu de la baballe...

Seule la fugue du caniche reste plausible en fin de compte. Ou alors... Ou alors une victime humaine. On en retrouvera le cadavre (ou ce qu'il en reste) le lendemain matin... J'ai songé quelques minutes à la mémée du caniche. Voyez donc. Son chien se barre pour des contrées lointaines (il a sûrement ses raisons !), désoeuvrée Mémée saute son repas le soir, repousse l'insomnie d'heure en heure mais se fait quand même du mourron pour son petit chien. C'est alors qu'elle décide (elle n'a plus rien à perdre, l'intrépide aventure ne l'effraie pas !) d'aller voir par elle même si son caniche (consciente du choix de ce dernier), dans un élan de clairvoyance, ne s'était pas avisé d'un retour probable et d'une discussion courtoise avec sa maitresse pour améliorer la situation. Ravisé dans ses intentions de départ il aurait fait demi tour ! Et voulant tendre à un point de jonction comme pour se défaire de mots sans fin ; tout simplement lui dire combien il avait raison de s'être fait la malle, Mémée était partie à sa recherche ! Manque de bol elle était tombée sur Droopy...

« Journée de la pleine lune, au sommet de la dune,
à caresser de loin, ton chien... »

[Extrapolation divagatoire. Suite et fin]

Ca craint. Ca fait peur.
Parce que mon clopo en finit de se griller. Et je n'ai aucune explication viable pour ce tumulte d'un milieu de nuit. Je me dis qu'après tout il ne s'agit que d'une promenade nocturne entre Snoopy et Droopy, et qu'ils ne peuvent se l'accorder que dans ce créneau horaire. L'un se plait à gueuler et l'autre à bouffer du bois, du métal, du plastique ; un truc pas « vivant », tout juste « organique ».

Qu'après tout, ils le font tous les soirs et que justement CE soir là j'en ai été réveillé, perturbé dans mon fonctionnement.

« Le vent l'emportera,
Et tout disparaîtra »

Même si d'ici quelques temps j'en aurai oublié la veine essentielle : celle de ce ressenti un peu spécial ; né de l'inexplication, du décalage, de l'inconnu, de la non-appréhension objective des évènements ; survient de fait : paranoïa primaire et peur grégaire.

Cette dose de violence intense et inhabituelle ; de fait contrite à l'action préemptive de nos « bien-pensants »

Situation suggérée auquelle nous sommes non pas aguerris ; croyant la connaître, l'avoir vécu au travers témoignages, petits rapportages et consors.

Assommés (anesthésiés ?) de lieux communs sur cette violence immanente de notre société ; cette « conscientisation » (néosarkozysme ?) ne nous prépare à rien. Et pire encore, elle nous déstabilise pour le peu que l'on se confronte à un schéma différent !

De par l'exemple ; globalisation courte et extrême.

« Pour tous les écorchés vifs » (...)

Le plus « visible », saisissable conditionne notre ressenti et ce dernier est régi par une volonté (restriction ?) commune.

Et ça, ça fait peur.

(...)

« La désertion aussi de cette identité collective, « de classe », que leur attribuent les chantres d'une lutte finale, qui justifiera enfin leurs postures d'avant-garde éclairée. »

Anecdote pour une lecture éclairée

01 juin 2007

Concours FESTIMAGE, Galerie PHOTOPHILES


Messieurs, mesdames, quelques nouvelles...

Admis par le jury de Festimage (plus d'infos sur www.festimage.org) à concourir sur le prix "amateur" les votes sont ouverts ! Et ceci jusqu'au 14 juin.

Inscrivez-vous au préalable (http://www.festimage.org/index.php?gc=pag_10070) et soutenez le cliché en compétition (en page 16 sur les 1665 photos en compétition ! - le 'vitrail' que vous voyez un peu plus haut)

Autre "nouvelle" je fais partie (aux côtés de Julie Cerise, attention !!!) des 'photographes du mois' sur www.photophiles .com pour une série de "variations florales" (clichés de l'an dernier déjà !!! les délais sont très longs pour peupler leur base de données chez photophiles)

Quant aux priorités du moment je passe une grande partie de mon temps libre sur une nouvelle façon de "travailler" ; que ce soit sur la prise de vue (plus 'scénarisée') ou même le montage et/ou retouche (beaucoup plus abouti(e) qu'auparavant ; j'en passe des foutues heures sur CS 2 !!!) ; j'essaie de m'éloigner de mes débuts du 'rendu brut esthétisé' pour arriver à une/des lecture(s) suggérée(s) qui 'fixe' (inconsciemment) le regard ; le détail, le sens qui manquait à tous mes clichés.

Pour ceux que ça intéresse :
www.passion-photos.net et le mag papier '.psd' pour progresser sur toshop et consors
www.adriendonot.com ; ou l'assemblage du vectoriel au portrait (dimension fantastique étonnante !) ; un peu ce à quoi j'espère tendre sur les portraits en attente et à venir en shooting ;-)

Voilà... Donc une grosse masse de travail pour des résultats à commenter dans le courant de l'été...