15 décembre 2007

A mon étoile

Nature morte


Et douleur forte.

"Par dessus l'épaule
Un geste simple.
Comme si...
De cette lutte effrénée,
Il n'en restait rien.

Pas à pas,
Au rebord du ponton,
A reculons, va et vient sur l'avenue,

Beauté du ponctum proximum,
Dans un dernier élan
Tu soldes tes comptes.

Un geste, un regard
Dans ton visage tu l'armes.

De ces affronts,
Il n'en restera rien.

Larmes au front,
Du dernier choix, volonté à défaut.

Tu bascules ; le temps d'un râle,
Subreptif, avant la chute.

(...) Joubert et leurs résidents, 13 septembre 2008, à une année près."

Scène bucolique, "Fantaisie agreste"

Au seuil de nos libertés

07 décembre 2007

Pénible ascension

03 décembre 2007

Triangolini en chauffe-plats





Petit aperçu d'une série d'une quinzaine de clichés. Toujours en partant de rien, ou si peu : des chauffe-plats et mon compact. Le réflex sait se faire attendre...

La série complète en slide sur myspace.

29 novembre 2007

Noir et blanc...





Filtré. Poitiers. Différents quartiers. De nuit, difficile de se détacher du grain avec ce foutu compact...

25 novembre 2007

Effet "gravure sur bois"



Effet très simple à réaliser et qui se prête bizarrement à tous styles de photos...
Didacticiel lu sur la bible sur genre (CS 2)
Cet effet est l'occasion de donner un peu de punch et de profondeur à des clichés mollassons.







24 novembre 2007

D'autres délires "fractaliens"

On y goûte et on ne peut plus s'en passer ! Ou faire du neuf avec du vieux !

Et de citer Lavoisier paraphrasé par Déportivo :

"Rien ne se perds, tu sais... j'ai tout volé
Rien ne se crée, tu sais... j'ai tout pillé"

Dans l'ordre : une mouche, un arbre, une attraction foraine et un médoc ; pivotés, démultipliés, etc tout ceci en quelques clics avec un logiciel libre... Picasa !

Beaucoup plus sur... MySpace ;-]





Jeu sur vitrail

Le cliché de base (lui-même un montage ; encore lui me direz-vous !!!), et les différentes évolutions.
La série compte 8 éléments ; pour la voir dans sa globalité : MySpace ;-]





Et deux autres "mosaïques fractaliennes" du genre, à partir de rien, ou si peu (un robinet d'eau et... des boules de papier pour la seconde !) :


17 novembre 2007

Le reste...


De mes aventures photographiques sur myspace (http://www.myspace.com/nostrumfolio)
Et pour le mois de Novembre une exposition aux Cordeliers (Poitiers), conjointement préparée avec Onho (http://www.myspace.com/ohnogallery)

Dans l'attente d'une curée littéraire ???

06 août 2007

Entrée psychanalitique. A cet été qui te claque.

A ce désir d'écrire : chaude pisse.

30 heures de sommeil juste et profond.
30 heures entrecoupées de pause « clope-café ».
Une longue tirade de 16 heures (ou 960 minutes ou bien encore 57600 secondes), emmitouflé sous une couette en plein été. Sueurs vives.

Suivie d'une sieste dans un bain chaud, bière à la main, sueurs froides ?
Sorti du bain sans même s'essuyer.
Une clope de grillée, une de plus.
Je m'étale dans mon plumard, une fois de plus.

Serein, frissons de l'instant : ces gouttes qui perlent le long du cou,
Qui viennent s'écraser sur le drap encore imprégné de mon odeur.
Perdu dans les rêves,
Sans échappatoire à la sortie.

Encore !

30 heures en léthargie ; mais ce matin :
Levé tôt, journée de 12 heures, grosse fatigue. En prévision.
Halte pré-emptoire en son milieu pour mieux appréhender la suite.
Finest scotch whisky pour le lancer.

A s'agiter à du rendu ludique.
Et de la glace pilée.
A une marge de progression.
Trinquons !

Aux heures passées, aux heures à venir.
Souffle coupé.

Tirer un trait, mettre un blanc, fixer une parenthèse sur le quotidien qui s'étale, s'installe et te tue peu à peu.

Au « cosmoPOPO », sa délectation et tout le reste.

A cet été qui te claque.

01 juillet 2007

Début d'été

Studieux. Je délaisse la photographie un moment (prochaines échéances fin de l'année 2007 pour diverses expositions) pour me pencher et achever (enfin !) mon premier livre.

En chemin, au fil des lectures successives, quelques "programmes courts" :
- "Phrase-verbe ; à la manière de"
- "Mère Nature et Dame Solitude"
- "Le Radeau de la Méduse"

Bonnes lectures, bon été !

« Phrase-verbe » ; à la manière de Nicolas Pages, essai

6h30, nuit agitée, le réveil sonne, deux fois, trois fois, je l'éteinds, me recouche, fixe l'heure, referme les yeux, deux fois, trois fois, les rouvrent : 7h30, je me lève, les yeux collés, pied droit puis pied gauche, E. dort encore, je ne la réveille pas, je lui caresse les cheveux, zappe la douche, enfile le couloir, arrive à la cuisine, le salon dort encore, fait fonctionner la Senseo, le frigidaire est vide, les placards aussi, je me roule un clope, bois mon expresso, regarde dans le flou, pense à E., le mégot se finit seul, je suis en retard, je m'habille vite, descend les escaliers, évite les merdes de M. dans le hall, traverse l'allée, rejoint ma voiture, roule un clope, commence à le fumer, à 13km du boulot, dans 10mn j'y suis.

7h45, j'enfile mon uniforme, prends ma première course, la termine, enfile sur une autre, puis une autre, la matinée suit son cours, 13h pause déjeuner, jambon-beurre-tomate-emmental, une eau minérale, café soluble, clope, j'allume la radio, 13h30 je renchaîne sur l'après-midi, sieste au volant, ou presque, le train-train habituel, 18h débauche, pointage, je rentre, 13km, 15mn, du trafic sur la nationale, des poids lourds.


18h15, E. n'est pas là. B,T et M m'accueillent, je m'assieds, canapé-télé, un bourbon, de la glace pilée, un pétard, un stick pour commencer, E. n'est toujours pas là, je l'appelle, elle ne répond pas, un autre stick, un gin ; puis deux, un clope, au tube, B. et T. sont affamés, je les nourris, je rappelle E., sa boîte vocale, énervement, je sors, je promène M., il est heureux, moi aussi.

« Mère Nature et Dame Solitude »

Une bien belle journée se vide de son contenu, comme la bouteille de Lopez Jimenez, grand cru classé de 1999, ramenée lors d'une expédition dans le Nord de l'Andalousie.

Il est tout juste 18h. Un dimanche, comme tant d'autres. Le creux à combler de ces journées mornes, dans l'attente des trépidations rassurantes de la semaine, se fait sentir.

Et pourtant la rencontre ne date pas d'aujourd'hui.
C'est hier, hier que j'ai pu la revoir, elle, cette vieille amie.

On doit beaucoup aux retombées du vendredi soir et de cette large nuit de sommeil récupérateur et bienfaisant. Un vide mais plein d'espoir. A l'inverse de ce soir.

Je l'ai découverte sous un angle bien neuf ; cette Dame de compagnie qui toujours nous suit : la solitude.

Il n'y a pas à la craindre, la maudire; tout au plus tenter de l'éloigner ou la dissimuler. Mais elle n'est pas dupe . Elle sait (elle) qu'elle sera toujours à vos côtés. De vos débuts à votre fin . Il est vain de vouloir s'écarter de sa volonté ; car elle vous revient chaque fois plus aigrie et déterminée que jamais.

Alors à mon réveil de mon samedi je m'en suis accomodé. Je n'ai de cesse de ne vouloir q'une chose ; à défaut de journées parfois agitées comme pour la contenir, à n'en vouloir de même pour les soirées et les nuits.

D'ailleurs mornes et sans consistances, seul ; entre écriture, lecture, peinture, etc ; ou tout autre invective égoîste, émanente de cette volonté d'unicité, dans ce seul but de se vouloir accompli, de voir s'affirmer notre 'personnalité', notre être, dans la non-acceptation de ce qui nous caractérise pour le partage, l'échange et le flux des sens sous perturbation (l'autre).

Bien seul dans cette légéreté de l'espace, tout est bien plus commode sans l'affront d'un tiers. Ne vous méprenez pas; Dame Solitude nous guette, nous défie, et bien plus que lorsque nous ne sommes pas seuls. Aux côtés de toute autre créature, votre indivualité s'estompe, de même pour votre destinataire. Cela rassure : l'oubli par projection. Vous ne serez plus tout à fait vous mais tout autant seul.

Manipulatrice Dame Existence.

« Radeau de la méduse »

Jeunes corps vifs étendus,
Décor parfait.
Et de n'être plus qu'un miroir dépoli;
Penser par flash. Se projeter.
Se plaire à la contemplation?

Légèreté de l'être.
Colorisation à l'extrême.
Effilochement de l'âme, squames hautaines.

Imperfection(s) à la production saine et qualitative,
Propice au déhanchement, à l'échappatoire de la commune condition.
La vie normale, acceptable ou non ?

Contrainte minimale à s'absoudre,
Ne plus être soi,
S'oublier par projection,
Planter le décor, n'être plus qu'une marionnette,
Le naturel au dedans.

Ne pas accepter de ne plus souffrir.
Ne pas s'atteler à ne faire qu'une chose et la tenir.

Réminiscence... Un parmi des millions.
Un instant ; ... parmi ces milliers d'Adam et Eve.
Course(s) simultanée(s) ; en quart de temps univoques et successifs ;
Voire plus ; au quantième à définir.

Qui y parviendra le premier ?
Quel chemin pour quel dessein ?
Un engagement pour combien de déniement ?

« ... J'ai failli mourir de ne pas l'avoir eue... »

Joute incantatoire sur cet indiscible radeau de la méduse !

Mélomane des mots
Jusqu'à la redondance
De ces phases,
Injonchables, inabouties ; alliées de ce devenir démesuré
Donc mort-né.

Jeu à la « Pom C » : un profil dressé.
Stressé, oubliant l'essentiel, se le répétant sans cesse.

« Au delà de nos oripeaux,
Crois tu que nos maux soient morts ?
Ce serait rigolo »

Instigateur d'une poésie contemporaine ?

-Pour toutes ces pensées qui ne tiennent pas sur vos portées -

A le clamser, dans l'emprunt, l'inusité ou le galvaudé,
A cette envie de vouloir (tout) se réapproprier,
Ingurgiter, le saisir de nos sens, se défaire de la doxa.
Portant à croire que rien n'est hors-de-portée,
Mais tout au seuil de nos libertés.

Pour l'érudition contrite, le maigre de notre connaissance,
Contre son accumulation et sa déviance.

Obscur et clair combat,
Regarde-la, fixe-la.

Tu ne t'en détacheras pas, tu ne t'en éloigneras pas,
Par étape amorcée, gap à combler :
Inutilité.
Par l'expérience, la force de l'âge,
De la prochaine à la précédente :
Inutilité.

Satisfait toi de n'être plus que ça,
D'en porter les exactions que d'aucun ne veulent voir ,
Ou même percevoir.

De peur de quitter et perdre à tout jamais :
Ce radeau

Loin de tes congénères,
Loin de l'Arche, loin du radeau, loin des jardins suspendus,
Loin de l'iconoclasme religieux,
Loin de tout cela.

Défais et refait ?
Donne tort à raison ?

Qu'un jour tu puisses dire :
« J'ai pris conscience de cette réalité »

09 juin 2007

Tranche de vie – Snoopy et Droopy

« Un instant, qui dit mieux ? »

Ça fait peur.
Une de ces émotions qui glace le sang et l'esprit
Dans un quartier somme toute tranquille, où rien de bien inquiétant ne se passe vraiment.
Au sud-est d'une petite ville qui totalise à peine plus de quarante mille habitants.
Un de ces espaces emplis de verdures et de tours HLM esquissant leurs contours.
LE quartier, ville dortoir.

.Tout commence par une belle nuit, au goût d'été tel un songe.
Vendredi soir ; la peine de chacun s'en trouve soulagée avant d'aborder le week-end, sereins.

4h04.

Un évènement. Inhabituel ?

Le silence rompu par des cris.
De part et d'autre « qui en ces lieux paraîssent irréels ».

Le brouillard. D'un de ces réveil précipité.


« Baise-le !»

Rage d'un maitre et les grognements agressifs d'un chien sans discontinuer, d'une intensité rare.

« Baise-le !»

D'un sommeil plutôt lourd, pour que la fenêtre entrouverte du salon puisse se faire l'écho d'une scène d'agression à trente ou quarante mètres de là ; même si la hauteur des deux étages en facilite peut être la propagation ; le niveau sonore se doit d'être conséquent.

Dans le square ça s'agite. Et violemment. Plongé dans l'obscurité la plus totale, on ne peut rien distinguer de cette scène lointaine ; si ce n'est ces deux tumultes bien distincts.

La grosse voix du maitre à marteler son « baise-le ! » et son chien à ne pas s'y méprendre ne discontinue pas de lui obéir.

Snoopy et Droopy.

[Extrapolation] Give me some noise
_ Une histoire de patates.

Ca me fait penser à ce racontar de pommes de terre.
Prenez un filet de 5kg ; dès lors qu'une pourrit, la gengrène se propage à tout le sac.

C'est une de ces idées 'toute faite', galvaudée pour avoir été - à tort ou à raison - appliquée sur un ton condescendant à pléthore de situations. Mais faute d'avouer qu'elle s'y prête bien à la caractérisation de l'homme dans sa dimension la plus méprisable.

Divagation extrapolatoire avec mon histoire de patate.
Snoopy (patate gangrenée) n'est rien sans Droopy (patate saine).

Snoopy, de l'image colportée par certains et que l'on se fait insconsciemment : le pauvre gars perdu, creux, con, inconsistant, qui donne de la matière, de la circonstance à son petit cul maigre se doit de se faire le témoin, le relai (simulacre ?) de son exclusion (par choix ?) au regard du tiers.

Ce soir 4h04 : il acte.
Il extériorise toute sa haine. Envers la société, envers lui même ?

[Parenthèse ; bataille fantasque] Give me nothing

« Et puis il y a l'autre... (...)Il a un gros nez ; (...) et l'esprit qui divague. »

Je vous dresse le tableau. Un réveil en sursaut de par un cri émérite de tout meurtrier qui se respecte, engancé par son 'partner' : le sauvageon à la voie rauque dont le vocabulaire semble se limiter à deux mots :

« Baise-le ! »

Et côté jardin, rebord de fenêtre, mes deux châtons prenant l'air, sereins, pas 'inquiets pour un sous'.

A fixer l'horizon je ne vois rien, si ce n'est ce bosquet et ces arbres autour.

Dans un état de psychose tel j'ose à peine sortir la tête par deux, trois fois dans le dehors, furtivement, pour tenter d'esquisser un schéma du truc ; d'y comprendre quelque chose.

Snoopy cri de plus en plus fort.

Premier réflexe guidé par une paranoïa (innée ? ...) ; protection de notre état d'émergence, prévention d'une sortie trop précipitée des bras de Morphée ; je vérifie que le verrou est bien mis et croise les doigts pour que l'interphone joue son rôle d'écarteur d'indésirables dans le hall.

Snoopy et Droopy font déjà assez de bordel dans la 'cour' ; pas besoin qu'ils s'invitent chez moi.

Le second réflexe du type hirsute, arraché de son sommeil, c'est l'acte par compensation.

Si bien allongé à ne rien foutre de plus qu'à rester ...allongé et ne penser à rien, je me retrouve dans une vue fantasque en plein milieu de cette nuit.

« J'ai douté des détails... »

Il me faut remplacer mon plaisir de la minute d'avant.
Le spectacle ne me ravit pas ; il me glace le sang et je n'y capte décidément rien.
Je suis guidé par mon réflexe de compensation, et de rassénérance.
Je me roule un bon vieux clopo. Deux, trois taffs.

Je retrouve mes esprits.

« Baise-le !»

Soit. Snoopy est très énervé. Droopy aussi. Ils font un bon gros paquet de bordel.

Un peu comme le coït, ça va vite se calmer ; c'est juste une question de temps. Au pire si ça dégénère et s'ils veulent bouffer tout le monde, au bout d'un moment ils vont se confronter à une quelconque opposition (du genre les cowboy en bleu ameutés par le voisinage ) et ça sera enfin terminé.

Alors pourquoi se foutre un mourron pareil.

Tu essaies de relativiser mais les cris continus qui te parviennent en temps réel, d'une telle violence ne t'aident pas beaucoup. De la haine en barre à si forte concentration : affolement des sens ...

« Toujours à l'horizon »

Droopy bouffe qui au juste ?

Je me suis posé avec un certain amusement la question du partenaire de jeu de Droopy. Le type de chien outre sa 'prédestination héréditaire' d'agressivité hors-norme et atouts 'physiologiques' afférents pour porter très à tort son « adversaire » (musculature, 'dentition', etc) ; le type de chien donc affectueux au possible. Il demeure un chien en fait.

Droopy bouffe qui au juste ?

Un autre Droopy ? Entraîné par un autre Snoopy ? Le 'brouhaha' aurait été des plus incommensurables dans ce cas là ; du moins tu l'aurais perçu comme tel et clairement distingué quatre 'voix' d'hommes et chiens.

Aussi curieux que cela puisse paraître, Droopy ne semblait rencontrer aucune résistance ; ou alors que cette dernière soit dissimulée par son bordel à lui n'est pas improbable.

Plusieurs choix s'offrent à ton esprit. Un tout petit chien ? 'Genre' caniche ? Le caniche de la mémée qui s'aventure en lieu trouble par pur hasard, poussé par son désir d'émancipation (marre de cette foutue mémée !!!) ; son aventure se sera vite terminée ... Ou alors un gros chien ? Un peu niais qui retrouve porte close le soir tombé et qui, lassé d'en attendre après sa pâtée de l'autre côté de la cloison, s'en va faire un tour ; et de minute en minute s'éloigne sans retrouver son chemin ; quand bien même il n'eût pas été rappelé par son maître qui s'inquiétait de son absence au pas de la porte ; ou dès lors qu'il l'ait de lui même foutu à la porte par un énervement proche de celui de Snoopy...

Le bon vieux terre neuve ou même le labrador du père de famille a précipité sa fin ce soir là ; de toute façon il était sur la mauvaise pente ; mieux valait que tout se stoppe pour lui. Happé par Droopy. Dans son envie carnassière

Il aurait pu autant s'agir d'une toute autre proie ; un voire plusieurs de ces chats errants. Seulement là-dessus je n'y crois pas trop. Ou alors j'imagine la scène plutot cocasse. Le chat à moins d'être engrossé et de fait qualifié de « chat de canapé » est habile, agile et plus dégourdi dans le mouvement qu'un chien. Le « chat de canapé » le monde extérieur ne l'intéresse pas. Il préfère rester chez lui. Et tout comme mon hypothèse précédente sur le chien, le « chien de canapé » ne s'éloigne pas de cette manière de son domicile. Quitte à bousiller le paillasson de son maître trois jours durant de ses déjections diverses et heurts plaintifs.

Alors quant au chien foutant une raclée au chat, faut il encore qu'il l'attrape ! Jonché au sommet d'un arbre le matou se rira des efforts du chien à vouloir l'effrayer et/ ou même de s'en faire son dîner/déjeuner.

Comique de situation. Snoopy avec son « baise-le !», Droopy de s'évertuer à vouloir faire tomber le matou ; se contentant d'éplucher lamelle par lamelle l'écorce de l'arbre. Pour sûr au bout de quelques minutes Snoopy et Droopy une fois l'adrénaline retombée s'en remettront au jeu de la baballe...

Seule la fugue du caniche reste plausible en fin de compte. Ou alors... Ou alors une victime humaine. On en retrouvera le cadavre (ou ce qu'il en reste) le lendemain matin... J'ai songé quelques minutes à la mémée du caniche. Voyez donc. Son chien se barre pour des contrées lointaines (il a sûrement ses raisons !), désoeuvrée Mémée saute son repas le soir, repousse l'insomnie d'heure en heure mais se fait quand même du mourron pour son petit chien. C'est alors qu'elle décide (elle n'a plus rien à perdre, l'intrépide aventure ne l'effraie pas !) d'aller voir par elle même si son caniche (consciente du choix de ce dernier), dans un élan de clairvoyance, ne s'était pas avisé d'un retour probable et d'une discussion courtoise avec sa maitresse pour améliorer la situation. Ravisé dans ses intentions de départ il aurait fait demi tour ! Et voulant tendre à un point de jonction comme pour se défaire de mots sans fin ; tout simplement lui dire combien il avait raison de s'être fait la malle, Mémée était partie à sa recherche ! Manque de bol elle était tombée sur Droopy...

« Journée de la pleine lune, au sommet de la dune,
à caresser de loin, ton chien... »

[Extrapolation divagatoire. Suite et fin]

Ca craint. Ca fait peur.
Parce que mon clopo en finit de se griller. Et je n'ai aucune explication viable pour ce tumulte d'un milieu de nuit. Je me dis qu'après tout il ne s'agit que d'une promenade nocturne entre Snoopy et Droopy, et qu'ils ne peuvent se l'accorder que dans ce créneau horaire. L'un se plait à gueuler et l'autre à bouffer du bois, du métal, du plastique ; un truc pas « vivant », tout juste « organique ».

Qu'après tout, ils le font tous les soirs et que justement CE soir là j'en ai été réveillé, perturbé dans mon fonctionnement.

« Le vent l'emportera,
Et tout disparaîtra »

Même si d'ici quelques temps j'en aurai oublié la veine essentielle : celle de ce ressenti un peu spécial ; né de l'inexplication, du décalage, de l'inconnu, de la non-appréhension objective des évènements ; survient de fait : paranoïa primaire et peur grégaire.

Cette dose de violence intense et inhabituelle ; de fait contrite à l'action préemptive de nos « bien-pensants »

Situation suggérée auquelle nous sommes non pas aguerris ; croyant la connaître, l'avoir vécu au travers témoignages, petits rapportages et consors.

Assommés (anesthésiés ?) de lieux communs sur cette violence immanente de notre société ; cette « conscientisation » (néosarkozysme ?) ne nous prépare à rien. Et pire encore, elle nous déstabilise pour le peu que l'on se confronte à un schéma différent !

De par l'exemple ; globalisation courte et extrême.

« Pour tous les écorchés vifs » (...)

Le plus « visible », saisissable conditionne notre ressenti et ce dernier est régi par une volonté (restriction ?) commune.

Et ça, ça fait peur.

(...)

« La désertion aussi de cette identité collective, « de classe », que leur attribuent les chantres d'une lutte finale, qui justifiera enfin leurs postures d'avant-garde éclairée. »

Anecdote pour une lecture éclairée

01 juin 2007

Concours FESTIMAGE, Galerie PHOTOPHILES


Messieurs, mesdames, quelques nouvelles...

Admis par le jury de Festimage (plus d'infos sur www.festimage.org) à concourir sur le prix "amateur" les votes sont ouverts ! Et ceci jusqu'au 14 juin.

Inscrivez-vous au préalable (http://www.festimage.org/index.php?gc=pag_10070) et soutenez le cliché en compétition (en page 16 sur les 1665 photos en compétition ! - le 'vitrail' que vous voyez un peu plus haut)

Autre "nouvelle" je fais partie (aux côtés de Julie Cerise, attention !!!) des 'photographes du mois' sur www.photophiles .com pour une série de "variations florales" (clichés de l'an dernier déjà !!! les délais sont très longs pour peupler leur base de données chez photophiles)

Quant aux priorités du moment je passe une grande partie de mon temps libre sur une nouvelle façon de "travailler" ; que ce soit sur la prise de vue (plus 'scénarisée') ou même le montage et/ou retouche (beaucoup plus abouti(e) qu'auparavant ; j'en passe des foutues heures sur CS 2 !!!) ; j'essaie de m'éloigner de mes débuts du 'rendu brut esthétisé' pour arriver à une/des lecture(s) suggérée(s) qui 'fixe' (inconsciemment) le regard ; le détail, le sens qui manquait à tous mes clichés.

Pour ceux que ça intéresse :
www.passion-photos.net et le mag papier '.psd' pour progresser sur toshop et consors
www.adriendonot.com ; ou l'assemblage du vectoriel au portrait (dimension fantastique étonnante !) ; un peu ce à quoi j'espère tendre sur les portraits en attente et à venir en shooting ;-)

Voilà... Donc une grosse masse de travail pour des résultats à commenter dans le courant de l'été...

18 avril 2007

Perfusé sous Grants

En voulez-vous ?
Aveugle ou parano.
Dans l'attente.
Raideur universelle.
Cadavérique.

Nabil, ce petit prince d'autrefois.
Bras ballants.
Combien de nuits,
Combien de jours,
Avant de devenir...
RAIDE

Générosité des âmes perdues.
Ici ou là, toujours étrange(r).
A ce chemin,
Pareil au même ;

Sur les différences :
Sans frigo ni parapluie.
Poésie au bout rouge.

Sur ce chemin :
PERSONNE.

M'en voulez vous ?
A ceci près :
Perdu ou non,
L'Ego n'est pas dupe Nabil.

Indicateurs au vert (?).
Coeur à couvert.
Dark attraction.

Funny valentine.
Qui que tu sois.
Casse toi !

Nicolas Rey, "Un début prometteur", Extrait

" Mathilde ouvre de grands yeux face au prince charmant métamorphosé en porc absolu.
Elle pige que tu as fouillé dans ses lettres et ses douloureux souvenirs, elle pige qu'en charognard, tu as appris pour son avortement et sa dépression, tu l'as compris aux tentatives de réconfort des lettres de Pascal.
Alors, calmement, presque désolée, elle te propose de rentrer chez toi.
Tu es ravi, tu n'attendais que ça, Mais parfait Mathilde, je rentre chez moi, c'est le moment, c'est la joie à la maison, enfin, à l'hôpital mais peut-être que c'est dans ta nature, Mathilde, de te débarasser des gens dans ces moments-là, tout en disant que tu fais ton sac, tu mimes le type prêt à mourir sur place plutôt que de rester une seconde de plus, tu t'approches de la porte, tu sais qu'une fois ouverte, cette porte va prendre la claque de sa vie, et puis, alors que tu n'as rien fait encore, que tu es à peine dans le couloir, tu perçois des pleurs de chat qui viennent de la salle de bains. Alors, ton coeur s'effondre. Mathilde est sur le rebord de la baignoire, les doigts crispés sur le visage, elle sanglote, Tu me rends folle, tu vas me rendre malade, Henry, malade, c'est ça que tu veux, me rendre malade, on ne peut pas s'aimer simplement ? Pourquoi es-tu si haineux ? Pourquoi ?
Pourquoi suis-je si haineux ?
Comment répondre à cette simple question. "

Parce que parfois (souvent ?) certaines lectures nous affranchissent d'une ré-écriture de nos ressentis et expériences d'alors... Au-delà de l'identification, de la personnification. Pourquoi se faire chier à re-créer alors que tout a déjà été (re)fait ???
Nicolas Rey et consors ; sur des fragrances. Immanentes ? Universelles ?

Un ouvrage "original" ne serait qu'un medlet - mix - de petits bouts de chacuns (sans parfois même les avoir lus) ? Pas étonnant... Les existences de chacun ne sont que des tranches de vie de leur prochain, non ?

Enfin à peu près quoi...


26 mars 2007

Vocation sur uniforme

Je glisse un addenda aux dires de mes compères. Une vocation ne tient à rien. Vraiment. À une couleur. Un blason. Au temps des coutumes médiévales. Projection contemporaine. A une étoile bleue à six branches sur fond blanc. Pas à une fonction, une mission par compassion.

En jaune « homme chantier » c'est dit je change de métier. Et pour d'autres. Digressions s'il vous en plait. Vacations de chacun à tisser l'inutilité d'un contrat social. Pour y puiser son identité.

Bordel ambiant. Incapacité(s). Impossibilité(s) ?

Effets de bouche parvenus, entre chaise et clavier, périphérique ennemi de tous nos administrateurs administrés. De nos toits bordants et gouttières débordées, acculés aux égoûts et dégoûts d'une accalmie que par de trop quémandée. France aux bouts dodinants, le 22 au goût de bleu, passez donc votre uniforme, peu importe la couleur ; rien ne changera !

26 février 2007

Fauteuil d'orchestre

« Culotté à mort
Détesté à tort
Statique ; à développer nos anticorps »

Relans névrotiques...
Poussée épistolaire – rires

Approche analytique – La méthode

Compréhension du mouvement ; préférence pour l'immobilité ; l'inanisme des cieux qui toujours de leur coupole nous abritent et habitent ; de leur quiétude, son inverse.

Pourtant rien ne bouge ; « Septembre en attendant » ; et ce « Bouquet de nerfs »

Fusion spirituelle ; pour quelle carnalité ? Faut il en chercher ou se défaire de cette « association platonienne » ? Ou combler – par autopersuasion – tous ces petits trous par iconoclasme ludique ? La tromperie en chacun de nous ; pourquoi s'évertuer à parler ; poser des mots – au delà d'une réthorique bien précise ; rien ne change vraiment

« Septembre, en attendant »

Maintenir dans l'homicide, c'est vivre.

Appel à cet angélisme ou rien ne meurt vraiment. Incertitude. Vanité.
Sous nos chapiteaux; nos arcanes se destructurent à mesure que ce grand tout, ce spectacle, cette représentation avance et tente de s'en échapper.

Brûle Babylone, brûle !

La trame s'effiloche.

Plus que du noir dans ma palette ; je peux gouacher quoi au juste ?

Baudrillard, Rey, BukowSKY. Par identification ; jalonnement ; enfouissement ; dégagement.
Désirez, surprenez, violez. Vos cadavres. A Paris ou non. Peu importe votre « cocktail », votre délivrance.

Pêché à demi-induit, déjà pardonné ?
Tout passera, tout s'oubliera, tout adviendra que pourri.

De trop parler (nuit), de trop partager (cuit), de ces affres désordonnés de l'esprit (à chat sourit)

(...)

Ménagerie trop bruyante.

Nabil ; ce fauteuil d'orchestre ; c'est pour quand ?

23 février 2007

Milan Kundera, La plaisanterie, extraits choisis

« Oui, j’y voyais clair soudain : la plupart des gens s’adonnent au mirage d’une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L’une est aussi fausse que l’autre. La vérité se situe juste à l’opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé. Le rôle de la réparation (et par la vengeance et par le pardon) sera tenu par l’oubli. Personne de réparera les torts commis, mais tous les torts seront oubliés »

« La machinerie psychique et physiologique de l’amour est si compliquée qu’à une certaine période de la vie le jeune homme doit se concentrer presque exclusivement sur sa seule maîtrise, si bien que lui échappe l’objet même de l’amour : la femme qu’il aime.

(…)

Pour faire pièce à cet embarras et à cette maladresse, je prenais avec Marketa des airs supérieurs : je m’évertuais à la contredire ou, carrément, à me moquer de toutes ses opinions, ce qui n’était pas bien difficile, car malgré son talent, c’était une fille innocemment candide ; toujours incapable de regarder au-delà d’une chose, elle ne voyait que cette chose elle-même (…) »

« J’étais malheureux comme seul peut être malheureux un garçon de vingt ans quand il n’a pas de femme ; garçon encore passablement timide, qui n’avait connu l’amour physique que peu de fois, au vol et imparfaitement, et qui, cependant, n’arrêter pas de s’en tourmenter l’esprit. Les jours étaient insupportablement longs et vains ; je ne pouvais pas lire, je ne pouvais pas travailler, trois fois par jour j’allais au cinéma, coup sur coup à toutes les séances, en matinée, en soirée, uniquement afin de tuer le temps, pour assourdir le hululement continu de chat-huant qu’émettait mon être profond. »

18 février 2007

Nabil en vacances

Bordel ambiant... Comment faire ? Comment faire pour s'en défaire ?
Nabil. Ce jeu de piste... Mémoire courte car offensée ; les signes n'ont plus d'intérêt.
Rattaché aux instants du passé plus qu'aux personnes ?

Mange donc ton sandwich et n'en laisse pas une miette. Après tout qu'importe cette pluralité ; cette progression par éparpillement.
Sous tant d'effort la machine chancèle...

[...]

Dehors il y avait du soleil, un grand et beau soleil. Invincible. Invisible. On n'y fait guère attention de coutume, ou dès lors pointant son nez suite à ces jours pluvieux, gris ; comme pour nous rappeler à lui.

Le feuillage, jaunissant - assurant son entre-saison -, s'inclinait paisiblement vers la fenêtre à peine entrouverte.

« De cette fenêtre nous parvenait un écho qui en ces lieux paraissait irréel... »

Quête de priorité, en recherche ; chemin faisant. L'ennui le berce. Entre clopes, cafés, sandwich Daunat, servilités et nuits blanches. Le vent souffle, la tempête fait rage.

A ces longues heures perdues sur sa chaise longue ; à attendre. A distendre. A se méprendre. Dans l'expectative d'une ambition toute personnelle et révélatrice.

En projection : sable chaud, soleil au zénith et qui sait des palourdes. C'est vachement rare des palourdes. Et cette jeune femme dans son sémillant maillot de bain, vue plongeante sur ses attributs mammaires.

Ses amis. Jeux de plage. Vague à l'âme. A fixer cet horizon les pieds dans le sable. Face à la mer. A cet horizon sans fin, à son avenir sans avenir. Même avec elle. Même sans elle. A s'en être écorché les pognes, cette balnéo ne suffit pas. Ce retour à l'essentiel, au farniente, au matage de cul, à la baise sans nom. À tous nos instincts réveillés, exprimés, latents durant ces 47semaines de dur labeur. Et des cinq dernières : RIEN. Elles nous vident ; de toutes nos espérances qui se gonflent au cours de l'année. Et le cirque reprend. L'horizon est derrière lui ; d'ailleurs peu importe où il se trouve ; ils sont sur le chemin du retour. Du sable dans les orteils, oreilles, caleçons et bas de caisse. Dans quelques jours plus aucune trace de cette échappée foirée.

Agitez-vous !

[...]

Retour à domicile.
L'automne pointe son nez ; et l'audacieuse luminosité céleste s'évertue en ses derniers éclats.
ELLE ne jette pas les armes. Et pourtant bientôt tout sera sombre ; dans l'ombre, dans un dernier soupir,

Nabil écrira niaiseries sur niaiseries :

« Eté 200x, bercé par le souffle gris des alizés de Marennes ; l'âme en peine
Désirs rongés, autrefois Vizir, cette nuit simple écuyer
(Dis moi que tu m'aimes)
Gorge nouée, mots saccadés, libère moi de ces affres désordonnés
(Dis moi que tu m'aimes)
Accomode moi de douce quiétude ; sans mot dire
Tumultes et remous, écarte les – ô ma Reine
Cascades de volupté, de ces bains foisonnants d'arrogance et de cynisme,
Epargne m'en
(Dis moi que tu m'aimes)
Accorde ma présence près de ton isthme
De ces valeurs communes et funestes
Fuyons les comme la peste
Laisse nous ; laisse nous cette chance
(Dis moi que tu m'aimes)
Sur ce bout de terre y construire
Futur plus beau et royaume (même irréel !) de nos châteaux de sable
(Dis moi que tu m'aimes)
Fulgurance, mille folies et fantaisies fleuriront
Et pour cela y couleront autant de larmes et de sueurs
Pour que s'y adjoignent à nos milles collines et versants de ce royaume notre amour
Mon âme souffre et n'ose pas ; te dire qu'elle t'aime ma Reine
A m'en briser les tympans ! »

La poitrine en deuil, l'âme esseulée, les courants d'air auront bientôt la froideur de cet être.

En complète autarcie. Vivant de lui même par et pour lui même. Dans l'attente de cette jeune femme de noir vêtue. Le moteur de chaque existence ; dès lors que l'on en prend conscience.

Il se plaisait à se l'imaginer ; après l'avoir tant redoutée, il s'était dit qu'il l'accueillerait à bras ouverts ; le sourire en coin. Sa morbidité l''avait écarté de tout sens réel.

N'ayant plus goût pour rien il s'en fixa. Il se plongea. D'abord dans cette énorme tâche qu'est celle de ne rien faire. Avec l'engagement qu'on lui connait. On l'avait fait Homme et tentait d'en comprendre les éléments de sa constitution (déficiente ?) ; dont il se tenait pour assez éloigné – selon lui.

De son éloquence à ne rien faire et à son engagement dans cette activité des plus prenante, usante, débordante, exclusive – depuis quelques années déjà - il se fit l'écho d'un lecteur acharné.

Jonchage vaniteux de livres de poche glanés au fil de brocantes d'automne, d'hiver ; et de ces autres saisons. Au nombre égal de ces sorties à l'année sur le monde extérieur.

Quelques âmes égarées s'étaient aventurées à partager la contemplation de ce spectacle. Elles s'y laissaient surprendre par ce minimalisme.

Un lit, une table d'appoint (depuis peu) ; placés en deux coins opposés de la pièce laissant une place de choix à cette étagère (vide) plaquée sur le mur face à la fenêtre . Son linge et autres commodités de la vie quotidienne se laissaient choire à même le sol, comme tout le reste. Le personnage, ses affaires personnelles. L'étagère prenait place « au cas où » ; « au cas où » d'une envie subite et désordonnée d'ordre.

Le fatras incommensurable qui régnait dans ce studio à demi-éclairé contrastait avec l'allure du bientôt trentenaire résidant dans ces lieux.

Propre, rasé de près, avenant et toujours souriant. Pour le peu de gens qu'il croisait, il mesurait chaque effort de bienséance. Pour les autres tout autant que pour lui. Se souhaitant une bonne journée au matin ; une bonne nuit au soir. Etrange personnage. Icônoclasque ?

Mué par des habitudes bien réglées et rassurantes, l'air saturé de la pièce -- pour peu qu'il en restait encore de respirable - s'échappait mollement de par notre fenêtre entrouverte. Il se sentait bien lui aussi dans ces lieux.

Bien loin d'une « valse aux adieux » et toutes ces fables sur l'Homme ; Jouvence prenait forme.

Aquarelliste sans talent ; photographe miteux et tout autant de médiocrité dans ses écrits. (en marge sur les bouquins qu'il dévorait) ; il s'interrogeait sur ses rancoeurs inassouvies, de ses soulagements par la caricature, des ponts techniques narratifs ; de ce jeu de découpage et de ciselage de mots et d'expressions ; de ses courtes nouvelles par association d'idées sans cohérence ni progression.

De la soupe. D'ailleurs l'écriture ne l'intéressait pas vraiment ; seule la tromperie comptait.

« Automate moelleux fourni par la nature » pour recevoir des coups de pied de ce cercle d'initiés, d'avertis reconvertis en critiques littéraires. Ses bouquins se vendaient bien. Et il ne l'expliquait même pas. De cette rupture et déchirure de ses congénères il en obtenait tout le contraire de ses derniers.

[...]

Par une nuit calme, sur les rebords d'un pont, les remous de l'eau, ses clapotis à son oreille ; à contempler ce vide entre lui, le parapet et cette eau ; de son amont poussait son aval. Foutu fleuve. Pour l'avoir contempler des nuits durant de sa fenêtre, Nabil s'y était aventuré. Comme pour contenir certaines pulsions.Ses yeux se ferment, la fatigue le laisse divaguer.

Mise en situation. Jet stylistique...

11 février 2007

Courte correspondance. Exercice comparatif.

Pièce après pièce, « Fine art » for Issue(s)

La scène se déroule dans une spacieuse cahute tout de béton vêtue, perdue en pleine campagne. Pouziou-La-Jarrie : 367 habitants pour son double de désespérance en barre ; là où se croisent sans jamais s’y mêler des existences des plus fastes et vertueuses.

Orientée plein sud celle-là même où se place de notre verrière notre participant à cette trame sans commune mesure (notre héros !) ; debout, le cœur saillant, l’esprit « aux quatre vents », ses épis en direction de cette foultitude de constrictions primairement polies, sagement placées, répertoriées, indexées .

Cycliquement cette « abondance structuraliste » devient le désordre le plus précieux qui soit.

Que l’on s’entende bien, ce jeune homme accoudé à notre balconnet fictif, en deçà du plus bel horizon dégagé de sa vue perçante, se fait le reflet de plus d’entre nous.

Béat, perplexe. Au devant de cette femme d’un minois des plus enchanteurs, d’une allure évocatrice, le bruit ambiant paradoxalement berçant. Venu dîner avec des amis ce soir là, l’axiome mémoire se déclenche alors. Toute agitation ne semblant pouvoir le perturber, il est dans le doute, ne dis rien, le regard hagard, la pensée absorbée par « on ne sait quoi ». Caucase à ses pieds. « Ma mère m’avait dit Pégase, l’amour ce n’est que du gaz »

Eloigné, détaché de tout sauf de son regard.

Altérant sa conscience ; l’intelligibilité, l’attention nécessaire pour se faire le destinataire du message lancé maintes et maintes fois par ce fantôme séducteur ; au demeurant sans réponse :

« Un café pour terminer le repas ? »

[…] Il se lance alors dans une construction des plus abstraites qu’il soit ; ou que d’aucun ne voudrait qu’elle soit. Il s’agite dans cette « déconstruction par anticipation ». Ce qui le meut jour après jour, lui, ce joyau si précieux (individu « témoin », mais classieux) de nos communautés sociologiques de « l’anticipation pour la compréhension » ; ou cet anti-témoin d’y porter toute attention à ce dessein ; pour s’en défaire de l’ intérieur.

L’anticipation, la projection (NDLR : cet horizon dégagé de notre verrière) le pourrit.

Il crie famine de cette quotidienneté assumée (mais non revendiquée) ; dans ses élans de morosité.

« Travail, famille, patrie » Ou de bâtir son rêve d’argent, que chaque « monument » se fasse pierre après pierre. Il s’en défend ! Il n’a rien de tout ça ; « utilité sociale », socle affectif familial par antériorité (ses parents, frères, sœurs, etc), par « postérité » (femme, enfants, …), son 1000, 2000, 3000 net chaque mois (par simple opportunisme), ses « quatre murs et son toit autour », les cris, pleurs de sa descendance et de « l’autre » dont ils sont issus ; tout comme ses chiens, ses chats (on ne connaît pas leur provenance exacte) qui se débattent joyeusement dans cette cour et ce bout de gazon fraîchement coupé. Il ne porte rien de tout ça en lui.

Et tout cet alcool. Ces whiskys, ce(s) kir(s) (à vrai dire il ne s’en souvient plus vraiment) ; ces vins blancs, rouges, bleus,etc On en oublie les couleurs à fixer les mires.

Nabil n’est pas cet homme ; Nabil n’est pas l’homme de cette femme qui se tient devant lui, une tasse à la main, clope au bec. Elle s’occupe parfaitement de ses invités. Elle et son mari.

Ses convives vivent en campagne, ils préfèrent la campagne. Pour se détacher du bruit, du stress et de la doxa de la très proche agglomération (ou considérée comme telle). Où se concentrent activités sociales, utiles, révélatrices, épanouissantes (ou l’inverse pour d’autres ; par force ou faiblesse d’esprit de s’y accommoder ou de s’en défaire).

Bref la ville, la grosse (dans le contexte). Et tout ça ; ces 110m2 de surface habitacle (4m2 pour notre verrière à fonction de loggia ; elle aussi s’acclimate de ce que l’on lui donne), ces quelques hectares de terrain ou s’éparpillent les déjections de leurs chers et tendres compagnons de « domestication infortune » (et cette obsession de la hauteur raisonnable du gazon, de l’entrelacement parfait de cette linéarité de végétaux pour le contenir ; et d’autres menus détails d’une vie propre, soignée, rangée)

Toute cette projection. De ces idéaux pour s’éloigner du bas… porteurs mais inatteignables. Alors de cette composition, de cet arrangement avec soi même, de droite, de gauche et même du milieu (le discours politique dans sa caractérisation la plus frappante ; non dissocié du pouvoir) Nabil ne l’a jamais admise.

Compromis parfois à retoucher terre en s’immergeant dans ce monde implacablement et froidement matériel ; dans la production, le renie de soi (de par cette acceptation inopinée mais forcée, l’individu s’oublie). Compromis car perdu, incompris, seul, étriqué. Et sa « vision » de même.

Pour autant rien ne le distingue vraiment de sa compagnie.

Seulement de cet « opportunisme » orienté, lui s’enfonce dans son fatalisme aigri.

Il ne voit pas bien les choses.

Et encore moins dans ce nuage de fumée, dans cet « étang alcoolisé » qu’il a ingurgité au cours de la soirée ; et où il s’y noie. Du moins les membres inférieurs ; les autres (ceux du haut) sont occupés à donner ripaille à ses imperfections de l’esprit. Desquelles d’ailleurs ? Desquelles parle t’on ? De quoi au juste ?

S’agissant d’un repas entre adultes raisonnés, matures, responsables, « immergés dans la vie » (ou la tête sous le flot du haut) l’auteur devrait plutôt nous parler du menu !

Plutôt que de se plaire, lignes après lignes, de ne pouvoir nous livrer incohérences et distorsions incompréhensibles, à perdre tout éventuel lecteur à la seconde…

Ce texte n’est qu’un puzzle, le désir avoué, si irrésistible, d’y loger une prose à chaque souffrance (telle une effigie posthume ?). Laquelle est-elle dans ce cas ? Que ce jeu de puzzle se termine et que nous puissions tous reprendre nos places habituelles !

Moment de folie…

« Cessez votre gentillesse ! Elle me tue ! Me plonge dans des affreux délires paranoïaques ! Pourquoi ! Pourquoi me relancer dans cette sphère si dévastatrice sous prétexte de m’en délivrer ! Vous m’y enfermez ! Je ne veux plus de cette gentillesse ; de vos actes par compassion ! Et de ça et de vos « laissez-aller » pour un/votre laissé pour compte ! »

[…]


Nabil se sent mal. D’avoir trop bu, fumé, feinté d’être bien pendant toute cette foutue soirée.

Sa désespérance le rattrape. Au cours de cette soirée telle un rituel entre amis de « bonne situation » ; chacun marié (ou presque) ; chacun avec des enfants (ou presque) ; chacun portant l’espoir d’être un jour « tout ça ».

Il se dirige vers cette verrière, hagard, titubant, avec des relans de la dernière Vodka/Tagada.

Il veut s’éloigner de tout ça. De ce qu’il rejette tant (cette consensualité, ces apparences, ce bien-être affiché) mais qu’il côtoie.

Il fut de ceux là. Du moins avant demain.

Pour lui le regard flou sur cet horizon au travers de la vitre crasseuse, cela ne lui appartient plus.

Il va s’en libérer. Au moins une fois, essayer.

Au moins une fois au creux de la commissure droite ses lèvres se réhaussent ; pour esquisser un air béat, enjoleur.

Un bras se pose sur son épaule et l’invite à se tourner ; son interlocutrice : une femme. Cette femme. Apprêtée, « consensuelle », ouverte, gentille, attentionnée, certainement la femme de notre convive ; celui chez qui ce soir nous nous sommes (vu) invités.

La « femme » est au centre de ses pensées les plus inabouties et divagantes du moment.

Il voit le monde comme ce grand tout de séduction, de faux semblant, de légèreté, émanent de la féminité, que l’on veut comme pour cacher cette évidence - au-delà du barbarisme masculin (capitalisme ? libéralisme ?) - constituant majoritaire de notre ère moderne.

Alors Nabil ne sait pas s’il en veut du café à la fin de son repas ; il s’en contrefout !

Demain il plaque tout ! Il s’exclura de tout. Parce qu’exclu au fond de lui de tous ces/ses autres, il le crie.

Il fond en larmes. Demain il aura tout oublié… pas même déçu (péter une pile ça arrive !) ni surpris ses proches le ramèneront à la raison et l’empliront de cette « compassion individuelle » (pour ne pas trop dévaloriser son ego ? S’en sentir flatté ?) ; pour le maintenir dans le « moule » ; qui craquelle tant, pour Nabil, son convive, sa femme, ses enfants, ses chiens, ses chats, son gazon, ses haies, sa bagnole, sa route départementale, son carrefour, son feu, son badge, son bureau, son patron, ses employés, …

Un jour Nabil gagnera au Loto, ou s’en persuadera. Lui aussi. Comme les autres. Sa femme, son travail, sa collection de dés, qu’importe ! Où peut être pas…


Nabil a pris un café. Et d’ailleurs il ne sait plus trop pourquoi. Au lieu de rentrer chez lui comme tous les autres, il a dormi « sur place » après s’être emporté.


12h15. Pause déjeuner. Il se demande ce qu’il fout là. Au travail.

Encore… Et il rêve… encore. De cet idéal jamais atteint qui le portera à « acter » et « senser » sa vie comme il le désire au plus profond de soi.

Qu’il puisse se donner, entier, véritable, envahissant, excessif ; de tous ses/ces travers ; pour un seul regard. Pour ce seul regard qu’il donnerait lui-même ; celui de n’être que ça et de pouvoir le partager.

Aujourd’hui il partagera son dessert contre du brie.

Au sein de cette cantine industrielle, la réalité le rattrape ; une fois de plus.

Mais où est donc cette pièce manquante !