"Parce qu’étriqué du crâne, parce que la sève de nos élans ne s’évalue à presque rien…"
Divagations sur canapé – Le 7 Février 2007
Et nous voici en ce début d’année à se voir défiler sous nos yeux le même schéma. Ce même schéma que vous ne voudriez pas si perpétuel et immuable. De nouveau coinçé, acculé, sans porte de sortie. Porté par ce besoin d’écrire ; de lâcher toute cette torture ; de se faire l’allié d’une confession pour se soulager. Une fois de plus vous vous voulez constituer un journal intime et vous affranchir de ces pensées trop pesantes pour un seul homme. Ce fardeau de vouloir s’accomplir par delà et deçà ses ressentis.
Une « nouvelle » vie devrait pourtant s’offrir à vous puisqu’en possession d’un diplôme pour l’exercice d’une profession à compétences (a priori). Une stabilité professionnelle tant de fois décriée et rejetée pour s’absoudre d’autres maux. Seulement cette obligation se doit à cet instant précis de vous soulager d’une autre instabilité ; de ce qui peut vous lier à l’autre et de ce qui peut occasionner tant de méfiances, souffrances, rancoeurs…
Et joie ! Vous l’oubliez trop souvent ce mot. Et pour autant non-assisté, non-égoïste et mégalo. Pourquoi ce besoin, cette envie, de n’être tout que pour une personne ; et de ne vouloir que tout passe à son travers ? Sans pour autant lui en demander l’écho direct et identique ! Seulement ces marques d’affection, d’intérêt et de sincérité qui vous font exister sans vous poser (trop) de questions. Bouffantes sont alors ces remises en questions ; pour vous de tout avoir fait dans un sens et de n’en récolter que des fruits amers ; de n’être plus qu’un ennemi puis un confident de ces paroles et actes exacerbés à votre égard.
Sans tutelle (par choix), vous vous faites le tuteur (par choix ?) ; comme pour vous alléger de ce poids de la « non-acceptation » de soi ? Comme pour flatter son égo et donner un sens à vos élucubrations mentales ? Ou bien vous ne pouvez vous épanouir que de part cette complexité et cette torture quasi-permanentes et obsessionnelles ? Vous absorbez tout pour Elle ; vous pourriez vous sentir le « Roi du Monde », faire tomber tant de barreaux et d’indécisions ; vous mettre à vivre tout simplement ! Alors pourquoi ne pas le faire pour soi avant de le vouloir pour l’autre ? Vous n’êtes tout de même pas si peu aimant et si peu confiant en vous pour vous le permettre ? Vous l’êtes trop dans ce cas ? Vous débordez d’amour pour votre égo que vous avez besoin d’en inonder une tierce personne ? Et pourquoi une seule personne ? Pourquoi se limiter à une personne ? Cela vous demande beaucoup trop de force, d’abnégation, d’énergie ? Pourquoi faites-vous cela dans la demi-mesure ou dans l’excès ? Vous sentez qu’au fil du temps et de vos expériences vous vous affirmez. Vous vous dites que tout cela n’est qu’une histoire de réglages ! Que vous passerez outre tous vos « blocages » ; que vous en accepterez enfin les règles du jeu ; de ce moi trop « bouffant », trop « étriqué », « torturé » mais qui vous caractérise comme chacun de vos semblables ! Vous en êtes déjà conscient ! C’est pourquoi vous vous tournez vers l’autre ! Vous ne vous apportez plus rien seul. Vous le savez. Ce que vous ne comprenez pas ce sont les réticences de votre partenaire quand vous vous tournez vers lui. L’angoisse, la peur, le doute. Vous générez tout cela en l’autre ? Vous êtes si « trop » ? Ou lui pas assez ? Vous débordez de confiance en vous à ce point ? Ou de confiance à l’autre ? Ou cet autre est en pénurie de ce qui pourrait être votre excès ? Par votre excès en voie de conséquence vous n’induisez que cette disette ? Vous ne pouvez induire que cela ? Comment se fait-il qu’une fois tout le bien et le mal pesés au fait de construire ce « nous » - d’exister pour deux - vous vous confrontez à un mur d’incompréhension, de refus ?
Vous avez du vous en apercevoir (une fois de plus !) ; tout ceci n’est qu’un ramassis de questionnements sans la moindre réponse. Une sorte de déballage de formes « réthoriques » sans contenu.
15h24. Comment se fait-il que tout cela soit si confus ? Que ces « divagations sur canapé » n’aboutissent à rien mais vous fassent le plus grand des biens ! Vous l’écriviez d’ailleurs auparavant : cherchez à « acter » plutôt qu’à vous perdre dans vos constrictions mentales ; elles ne vous mènent à rien et vous précipitez vos chères personnes avec vous ; dans ce grand « tout » si dévastateur, destructeur.
En somme le trou noir de vos nébuleuses ; absorbant passions et déconvenues et vous satisfaisant de vos vues fantasques et de la « non-réalisation » de ces portées imaginaires. Vous aimez souffrir ! Et faire souffrir l’autre par ce biais. Pas par choix délibéré ; pas par préméditation tel un criminel averti et jouisseur de tels actes.
Par l’accomplissement de vos ressentis à l’instant venu ! Vous vous échappez dans vos dialogues de sourds à cette réalité ; et « non-suivi » (le terre à terre vous ennuie !) dans votre démarche vous en écartez l’autre de votre « supra-intelligence » à tenir des propos inintelligibles (tel du chinois !) mais en prenant soin d’y mettre une pincée de lucidité et de vérité dérangeantes pour l’autre.
Comme pour le guider, l’aider ! Puis vous en faire l’épaule salvatrice, le confident ! Vous n’êtes qu’un ramassis de médiocrité ! Mais peu importe ! C’est cet « humanisme pendant » que vous recherchez ! En vous, en l’autre ! Et vous en jouissez. Vous êtes un grand malade. De par votre ambivalence ambiante, morose, salvatrice et contagieuse. Vous vous épanouissez par ce biais. Et pourquoi devrions nous nous en formaliser ? De toutes les manières qui soient ou qui fussent nous ne nous en rendons pas même compte !
Vous êtes ailleurs ; dans l’observation, l’analyse, l’interprétation ; et parfois dans l’énonciation… Chimérique ! Êtes vous dans le flou ? Dans la vérité la plus absolue ? Et quand bien même ! Beaucoup de vos « ancêtres » se sont par ailleurs déjà posé cette/ces question(s) ; qu’en a-t-on retenu ? Vous pourriez tout autant vous permettre de partager tout cela, de vous lancer dans l’écriture, ou dans toute autre forme « artistique » comme pour vous révéler ; vous trouver une scène plus large pour vos exactions ; vous « étendre » au-delà de vos commissures et des conduits auditifs, sensoriels de votre partenaire unique, irrévocable, amnistiable .
Trouver votre public quoi !
Que cela passe par une notoriété plus ou moins avouée, révélée ; juste ou non. Vous sentir alors utile d’avoir contribué de votre pierre à cette construction ou déconstruction de l’édifice (humain). Mais quel est-il par ailleurs ? Pourquoi ne pas se sentir comblé de ne posséder et pouvoir vous adonner (par cycle) à cet exercice de malléabilité auprès de personnes (faibles me direz vous ! mais tout autant que vous !) qui jalonnent votre chemin de vie (de croix ?) ?
Je ne crois pas à tout cela ; vous délirez ; au fond vous êtes un « type bien » ; vous le savez ; vous ne pouvez accepter les déceptions auxquelles vous faites face sans y trouver une explication rationnelle, implacable, immuable ; sans vouloir accepter qu’on ne peut tout comprendre, tout contrôler, tout raisonner ; qu’il y a sur cette terre ce « coefficient d’incertitude » ; qu’il n’y pas de « lois probabilistiques » qui pourraient vous aider à cette compréhension du non compréhensible car « non-intelligible » car de l’ordre du ressenti.
Seulement lorsque qu’une « chose » vous échappe et qui vous tient plus qu’à cœur (et ça vous ne l’expliquez pas non plus !) vous vous mettez dans un autre « vous » qui vous échappe tout autant ; et à ce jeu perpétuel, cyclique vous ne gagnerez jamais.
Seule la mort vous en libérera.
Mais cette dernière fera peut être l’objet d’une autre « divagation sur canapé »
Après tout « homme bon à qui mal arrive » vous croyez en une réversibilité du processus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire